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Réponse de M. Schneider

Dernière modification 16/11/2006 08:33

Facultés universitaires de Namur, Belgique

Maggy Schneider

 

La question posée par Bruno Descroix soulève, me semble-t-il, plusieurs autres questions

Principalement, par rapport à l’institution concernée. S’il s’agit des institutions scolaires, on peut se demander dans quelle mesure l’éducation qui y est dispensée procure aux jeunes, quel que soit leur milieu d’origine, une authentique culture mathématique. A supposer que celle-ci puisse être caractérisée : faut-il, par exemple, privilégier des thèmes qui mettent en évidence l’insertion des mathématiques dans d’autres activités humaines tel que l’art ou les sciences expérimentales ? Ou suffirait-il de faire éprouver aux élèves qu’une manipulation de symboles constitue une économie de pensée lorsque, par exemple, on résout un problème à deux inconnues par le biais d’un système d’équations.

On peut ici mettre en cause les apprentissages creux dont l’enseignement me semble responsable faute d’avoir mis l’accent sur la signification profonde des procédures enseignées. Et, j’expliquerais volontiers par là une certaine désaffection des élèves à l’égard des sciences, tous milieux socio-culturels confondus. Pourtant, je trouve que la responsabilité d’une initiation à une véritable culture mathématique incombe prioritairement à l’école.

Mais la question nous invite aussi à pointer des initiatives qui échappent à la responsabilité de l’école, sous forme, par exemple, de dispositifs d’animation socio-culturelle ou encore du registre associatif lorsqu’il se traduit par la mise en place de dispositifs d’aide à l’étude. On touche là au relais sans doute nécessaire qui devrait être réalisé pour que l’étude engagée à l’école puisse rencontrer quelque chance de se poursuivre « Ã  domicile », ainsi qu’aux recherches qu’il faudrait poursuivre pour étudier l’efficacité de ces dispositifs d’étude. Ce qui n’empêche pas qu’existent des initiatives de sensibilisation à des thèmes mathématiques et scientifiques qui ne trouvent guère leur place dans les programmes scolaires. Pourvu, je pense, qu’ils trouvent un écho dans la classe car il faudrait craindre une certaine forme de schizophrénie entre une approche scolaire des mathématiques et une autre extra-scolaire. C’est pourquoi, l’expérience de C. Randour, décrite ci-dessous, me paraît très intéressante en ce qu’elle constitue un prolongement naturel d’une relation proprement didactique entre un professeur et ses élèves.

L'expérience de Chantal Gabriel-Randour <ch.randour@brutele.be>

Je travaille comme professeur de mathématiques à l'Athénée Royal Gatti de Gamond situé au coeur de Bruxelles.Il faut savoir que, contrairement à ce qui se passe dans de nombreuses villes de France, la population immigrée vit au centre de Bruxelles, laissant les "belges" aisés en périphérie !

J'enseigne à des "bruxellois" âgés de 16 à 18 ans (en principe...) qui sont issus de milieux défavorisés  (origines diverses : Maroc, Turquie, Afrique Noire, Pologne, pays de l'Est, ....).Depuis plusieurs années le quartier dans lequel est située l'athénée est proche d'une zone commerciale et est très peu habité ; mais avec la proximité des gares et des sorties de métro,les élèves viennent de divers quartiers et même de villes comme Anvers etc. Enseigner la mathématique à de tels élèves qui ont souvent des parcours très différents (certains arrivent en dernière année directement d'Afrique et ne parlent pas français ou / et ont une formation mathématique très variable) est donc un challenge à relever presque chaque jour !!! Souvent l'école est mal vécue par ces jeunes et ils ont tendance à très vite décrocher. Aussi, notre école a comme projet de s'occuper au mieux de ces jeunes pour les faire progresser et en faire des citoyens responsables (et si possible heureux !). En tant que professeur de mathématique, j'organise avec les élèves depuis 1999 des expositions sur des thèmes mathématiques en les exploitant conjointement dans les domaines artistiques scientifiques et culturels. L'Université de Bruxelles ainsi que l'Enseignement de la Communauté française soutiennent ce projet. J'ai fait plusieurs communications à l'étranger et en Belgique montrant les réalisations des élèves.

J'ai, à la demande du CCSTI de Grenoble, présenté avec Marie-José Gama de l'Université Libre de Bruxelles,  une partie du travail au Colloque "Le goût des Sciences" en 2004. Voici les adresses de quelques sites montrant les travaux réalisés par les élèves :
Travail sur les anamorphoses : http://users.skynet.be/mathema
Travail sur les polyèdres : http://www.ulb.ac.be/eau/docs/gattidegamond/marcdemopolygattiz.pdf
http://www.ulb.ac.be/eau/docs/gattidegamond/posgattipolyz.pdf


   Question de Bruno Descroix
   Réponse de Martin Andler
   Synthèse de Bruno Descroix
 
 
 

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