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Post du forum : Faire évoluer les contenus et les méthodes d'enseignement des mathématiques

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Posté par trouche le 01/10/2007 13:08

Quelles que soient ses futures modalités, l’épreuve pratique de mathématiques aura, si elle est finalement introduite (certains espèrent qu’elle passera à la trappe grâce à la restructuration du lycée. Une négociation du genre  : « nous acceptons certaines évolutions, mais vous renoncez à cette épreuve »)… une vertu majeure : le travail en environnement informatique aura enfin la place qu’on lui conteste avec constance (et avec souvent une mauvaise foi encyclopédique) depuis quinze ans, au collège et au lycée.

On remplace les maths par des « manipulations » creuses et vides, disent ses détracteurs.

Mais se sont-ils penchés sur les travaux entrepris dans les IREM et à l’APMEP (entre autres) sur ces sujets ? Ceux qui contestent, aujourd’hui encore, qu’on puisse faire des maths avec une calculatrice ou un logiciel ont-ils pris la peine d’étudier, par exemple, le travail que Luc Trouche a entrepris dès 1998 ? Et les nombreux articles sur ces thèmes qu’ont publié le BV de l’APMEP et Repères-IREM ? Publimath les révèle sans difficulté.

On aurait aimé que les détracteurs produisent des activités riches et formatrices (ils n’en contestent pas la possibilité…) plutôt que de tirer à vue sur tous ceux qui essayaient de construire une autre façon d’aborder l’enseignement des mathématiques (ou de les ignorer). On les attend encore !

Car le véritable enjeu est de faire évoluer les contenus et les méthodes d’enseignement des mathématiques. Est-il concevable de former scientifiquement la génération montante sans les extraordinaires outils mathématiques qu’offre la technologie ? Alors que sa vie dans les laboratoires ou dans les entreprises se passera tout entière en environnement technologique. Il ne s’agit pas d’ajouter de nouvelles activités aux programmes déjà chargés, mais de traiter différemment ces programmes. Dominique Tournès l’écrit excellemment, il n’est pas besoin d’y ajouter.

Ce qui aurait dû se passer sans heurts, l’introduction progressive de méthodes expérimentales en général, et des TICE en particulier, est resté dans la majorité des classes à l’état d’injonctions sans suite, immobilisme accompagné, cela va de soi, d’un discours éminemment progressiste ! Il fallait que l’intention touchât le bac pour que les choses se mettent enfin à bouger.

Certains s’y sont mis et, partant d’une position réservée, ont découvert l’intérêt du tableur, de la géométrie dynamique, du calcul formel pour faire d’excellentes mathématiques. D’autres envisagent (les bras m’en tombent), d’abandonner leur bâton de maréchal (la Terminale S) pour ne pas avoir à se former à l’usage des TIC.

Certains enseignants semblent incapables d’apprendre du neuf, dès lors que cela sort de leur strict domaine de compétence. Ils défendent « le plaisir de résoudre des problèmes » auprès de leurs élèves, à qui ils imposent du neuf tous les jours. Est-il alors raisonnable qu’ils s’opposent aux TIC, sans avoir pris la peine de les évaluer par expérience personnelle ?

Ce refus met aussi en lumière le fol individualisme qui sévit dans l’Éducation Nationale, là où il est indispensable d’apprendre ENSEMBLE, de mutualiser les connaissances, d’admettre qu’on ne sait pas tout, mais qu’on peut (presque) tout apprendre avec le secours des autres.

En ce qui concerne les modalités concrètes et la philosophie de l’épreuve à venir, je me sens proche de la contribution de Dominique Tournès, sans doute parce que nous avons tous deux une bonne connaissance des outils logiciels et une pratique importante avec des élèves. Par exemple, l’évaluation par contrôle continu, me semble aussi la meilleure solution.

Car, bien sûr, cette épreuve du baccalauréat rapportera de nombreux points aux élèves, quelle qu’en soit la nature finale et les façons de l’évaluer : elle est faite aussi pour cela. Si elle pouvait sauver l’option mathématique des Terminales S, tout en faisant découvrir aux enseignants encore récalcitrant, les charmes de l’outil informatique, elle aurait réalisé deux miracles simultanément ! Pourquoi l’Inspection Générale n’y a-t-elle pas songé plus tôt ?

 

 

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