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J.-P. Kahane

Dernière modification 15/09/2008 22:29

Membre de l'Académie des Sciences

 

 

Un master pour enseigner, pourquoi pas ? A quelles fins, et comment ?

Je vais tenter de contribuer à la réponse comme si ces questions étaient posées, et que la décision prise ne cache pas d’autres réponses déjà toutes prêtes, conformes à la politique générale du gouvernement.

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1.Elever le niveau de qualification des enseignants et leur formation professionnelle est une nécessité permanente. Nous avons tenté, dans la commission de réflexion sur l’enseignement des mathématiques, de montrer comment une formation professionnelle sérieuse devait s’articuler avec la connaissance sans cesse renouvelée des matières à enseigner.Une réflexion de cette sorte est nécessaire dans tous les secteurs de l’enseignement.

2. Les IUFM participent à cette réflexion et peuvent l’animer. Mais il en est de même des IREM, des sociétés savantes et professionnelles, et des universités dans leur ensemble, sans se limiter à celles auxquelles les IUFM sont rattachés. Les IUFM assureront d’autant mieux un rôle focal qu’ils seront plus ouverts à des apports variés.

3. Si l’élévation du niveau est une nécessité, a fortiori la mise à niveau, l’actualisation des connaissances, la restimulation des vocations. La formation permanente devrait être un devoir pour les enseignants, et d’abord un devoir pour leur employeur. Cependant il est possible de prendre les devants, par des offres de formation continuée que les universités pourraient proposer. A titre d’exemples, formation en sciences pour les philosophes, formation en histoire pour les scientifiques, formation en statistique pour tout le monde.

4. En sciences, une priorité reconnue est le prérecrutement. L’exemple historique des écoles normales et des IPES montre son efficacité, sociale et pédagogique, au delà des enseignements scientifiques. L’avantage qu’ont les élèves des écoles normales supérieures ne se justifie que s’il est étendu, et alors il peut avoir valeur d’exemple en France et dans le monde comme un contrepoids à la précarisation que connaissent les jeunes dans tous les métiers. Ce peut être un tremplin pour une revalorisation des métiers de l’enseignement et de la recherche.

5. Le métier d’enseignant est un beau métier, mais il est souvent vécu, de l’intérieur comme de l’extérieur, comme un triste métier. Sa revalorisation matérielle et morale devrait être un projet politique porté par l’ensemble de la société. Je suggère que les Etats Généraux aboutissent à un appel à l’opinion publique, s’ils dégagent des idées forces et des propositions claires.

 

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