Post du forum : A propos de recherches didactiques sur le nombre et la division écrite
Aller au niveau supérieurFrançois Conne réagit au texte de Brissiaud et à la réponse de Briand
Je me permets une fois de plus d'attirer votre attention sur ma
prose. Puisque J. Briand dans sa réponse à R. Brissiaud a eu
l'amabilité de citer mes travaux sur la division, je verse ce texte
pour alimener le débat et tenter de faire entendre à R. Brissiaud ce
qu'il ne veut pas trop entendre, à savoir la différence radicale du
regard porté par le didacticien des mathématiques et par la psychologue
sur la réalité de l'enseignement des mathématiques.
Le texte que je joins est celui de ma communication lors du colloque organisé en juin 2000 à Bordeaux, tenu en hommage aux travaux de Guy Brousseau. Ce texte n'a pas pu être publié dans les actes faute de place ! Pas besoin de vous dire combien grande fut ma vexation, surtout que ce texte était pour moi à la fois un véritable hommage à la théorie des situations, mais encore qu'il mettait un terme à des recherche que j'avais nourries durant une vingtaine d'années et annonçait un virage très imprtant que je prenais alors. J'ai gelé ce texte, en ai remanié la conclusion pour le publier ailleurs etc.
Je ne suis pas un fétichiste de la publication dans des revues scientifiques et je cherche à ne pas trop concéder à la course à la publication dans la coucurrence déplorable à laquelle sont soumis les chercheurs, concurrence dont scientifiquement il ne saurait rien sortir de bon ! Je ne pense pas que mon propos pourrait trouver sa place ailleurs que dans les actes du colloque organisé en l'honneur de notre collègue. C'est de l'histoire révolue, passons !
L'occasion m'est donnée ici d'avertir notre communauté sur sa frilosité en matière de publications. Cette frilosité est une grave erreur de diffusion, nous qui par ailleurs déclarons vouloir faire de la diffusion des connaissances (mathématiques) notre objet. On en voit la conséquence : lorsque des débats politiques tel que celui que l'on connaît actuellement, nous manquons de références, et ignorons le travail théorique et épistémologique qui se fait. Finalement, malgré toute la peine que se donne J. Briand, on n'arrive pas à engager le débat autrement que superficiellement et sur des convergences à des degrés tels de généralité que la divergence en devient quasiment impossible !
En 1980, j'avais cru comprendre que la revue Recherches en
Didactique des Mathématiques avait vu le jour, justement afin de
répondre à ce problème - la publication des deux articles de G.
Brousseau sur les décimaux dans les deux premiers numéros en est
l'exemple fondateur. Je ne pourrais pas assister aux journées
consacrées à cette question en juillet, et je le regrette, mais je
profite ici de rappeler cette question. Je vous livre donc mon propos (document à télécharger, 34 pages, .pdf), et j'espère que vous trouverez intérêt à le lire.
Pour moi, le porter aujourd'hui à votre connaissance, est
l'affirmation d'une thèse :  il n'y a pas de véritable débat entre J.
Briand et R. Brissiaud, ils ne traitent pas le problème auquel il
s'agit de répondre (les propositions de réformes du prpogramme) de la
même manière, ils ne le saississent pas dans les mêmes formulations et
partant se trouvent dans une toute autre réalité. R. Brissaud devrait
se rendre à l'évidence qu'il n'y a pas de convergence entre ses vues et
celles de J. Briand, son insistance à le dénier empêche toute
clarification des questions.
Mon texte en effet, montre combien la manière classique - issue de
la psychologie de poser le problème, telle que la propose Brissiaud - a
été entièrement dépassée par l'approche didactique, en particulier
celle de la théorie des situations. Mais auparavant mon texte mentionne
une impasse dans laquelle se trovent les recherches de psychologie, et
cette impasse a été très bien vue par un piagétien peu entendu : R.
Droz. Une seconde impasse est signalée à propos de la division - mon
article Routines de 1990. Mon texte montre aussi et surtout combien -
en l'an 2000 - les didacticiens des mathématiques eux-mêmes n'ont pas
encore pris la pleine mesure du changement de paradigme qui s'est opéré
! Il ne s'agit en effet pas d'en rester à de la simple admiration pour
le travail de G. Brousseau ou de G. Vergnaud, là il semble que nous
soyons tous d'accord !
Je crois que mon texte regorge d'arguments convainquants, qui se
croisent subtilement, et que j'ai passe très soigneusement en revue de
multiples aspects. Par contre, je reconnais que je n'ai pas été
exhaustif. Lorsqu'on travaille ainsi, hélas cela fait un long article
trop plein de caractères. Mais plein de caractère aussi tant j'y
avance au pas de charge (vous pourrez le constater par vous-mêmes - et
j'entends déjà ceux qui me diront que "c'est trop dense"!). J e
remercie chaleureusement J. Briand d'avoir rappelé mes travaux dans sa
réponse et, vous lecteurs de ce message, je vous remercie pour votre
attention.