En 1980, la didactique des mathématiques était un domaine émergent et la revue a joué un rôle important dans l’existence et la reconnaissance dans le monde francophone et au-delà, de ce domaine de savoir qui se donnait comme ligne directrice de comprendre les processus d’enseignement et d’apprentissage des mathématiques avec l'hypothèse que la nature même du savoir et des pratiques mathématiques influait sur ces processus. Sans vouloir faire l’histoire de la revue, nous pouvons dire que les 27 volumes parus constituent une mémoire des différentes étapes de construction d’un corpus théorique cohérent élaboré pour étudier les phénomènes d’enseignement, d’apprentissage et de diffusion des mathématiques, ainsi que des questions qui ont soutenu cette élaboration. Ils témoignent aussi de nombreux travaux empiriques qui montrent l'efficacité de ces constructions théoriques pour l'étude du champ défini par la didactique des mathématiques.

Actuellement, notre premier objectif est de continuer à développer ce qui justifie l'existence même de la revue, à savoir la diffusion des travaux de recherche en didactique des mathématiques et la possibilité d'un débat autour de ces travaux. Cette diffusion passe bien sûr par la publication d'articles dont nous encourageons la diversité pour que la revue puisse refléter les différentes dimensions que comporte la recherche en didactique des mathématiques. Ainsi, nous publions des articles qui contribuent à l’avancement de notre champ, avec des approches diverses. Cette diversité se manifeste aussi bien dans les choix méthodologiques et théoriques, que dans les questions abordées dans des recherches empiriques qui montrent comment les théories sont confrontées à la contingence. Nous pensons que cette diversité d’approches et de méthodes contribue aux débats féconds que notre champ de recherche doit faire vivre et nourrir pour progresser dans la compréhension des phénomènes liés à l’enseignement et à l’apprentissage des mathématiques. Nous pensons ainsi encourager la circulation et la confrontation de travaux venus d’horizons différents tout en favorisant la consolidation et la diffusion des cadres théoriques élaborés en France ou dans la francophonie.

Une journée d’étude de la revue organisée en 2006 visait à aider les participants à faire la synthèse des avancées que les articles publiés ont permis d'obtenir soit du point de vue des résultats, soit du point de vue méthodologique. L’organisation régulière de telles journées peut être un moyen de faire le bilan de trois années de publication et de permettre aux lecteurs de participer à la définition de la politique éditoriale

La diffusion des travaux de recherche francophones au niveau international rencontre une difficulté de langue qui fait que les résultats et les cadres théoriques utilisés dans ces travaux sont insuffisamment connus dans le monde. Leur rayonnement en même temps que celui de RDM passe par un double développement : la publication en anglais d'articles faisant connaître ces travaux (et par la même occasion RDM à travers les références citées) dans d'autres revues qui sont davantage lues par les auteurs non francophones et la publication dans RDM d'articles d'auteurs moins familiers de la revue. C'est à ce dernier point que contribue la publication du numéro spécial en cours.

Dans cette même perspective, nous avons aussi institué une rubrique « Débats » où les lecteurs de la revue peuvent envoyer des textes courts qui permettent de lancer un débat sur une question problématique, ou de répondre à des points de controverse lancés par d’autres. Les objectifs de cette rubrique sont de :

- développer les échanges entre les équipes et les courants théoriques de la didactique des mathématiques au sein du lectorat de RDM,

- développer une meilleure connaissance mutuelle des travaux et orientations des différents courants de recherche sur le plan international,

- permettre un débat entre les cadres théoriques les plus utilisés par les auteurs de RDM et d'autres cadres présents au niveau international et moins représentés dans RDM,

- contribuer au rayonnement international de RDM.

Par ailleurs, la défense de la langue française dans les publications de recherche va de pair avec celle des langues latines, comme l'espagnol qui est la langue naturelle de la plus grande partie de l'Amérique latine.

Le texte soumis est tout d'abord examiné par la rédaction, puis soumis à deux ou trois rapporteurs. Les auteurs doivent savoir que les rédacteurs et plus généralement les rapporteurs pourront s'adresser à eux dans l'une des trois langues de la revue, et non pas nécessairement dans la langue de l'article. Les auteurs sont informés par la rédaction des différentes étapes de traitement de leur article (réception, lecture par la rédaction, envoi à des rapporteurs, réception des rapports, synthèse finale), le processus complet varie entre trois et six mois. Au cas où (comme c'est très souvent le cas) l'on demande aux auteurs une plus ou moins grande révision, un délai de six mois est laissé pour cette révision, au delà duquel l'article sera considéré comme nouvellement reçu par la revue. Dans le cas d'un article reçu en deuxième version à l'intérieur de la période de révision, le texte est relu en fonction de la conformité des modifications apportées par rapport aux demandes des rapporteurs de la première version. En cas d'évaluation négative de cette deuxième version, il est possible de proposer une troisième et ultime version dans un délai de trois mois, qui sera de nouveau examinée. En cas de nouvelle évaluation négative, celle-ci est définitive. Dans le cas d'une acceptation pour publication, des instructions concernant la forme de la version finale sont transmises à l'auteur. Pour plus de détails en ce qui concerne la soumission d’un article, on peut consulter les informations aux auteurs incluses dans chaque numéro de RDM ou le site.