Cela fait trois ans que le site EducMath a été lancé (novembre 2005). C’est le moment d’un premier bilan, et des bonnes résolutions !

Le site avait d’abord pour objectif de constituer une plate-forme d’échange entre les institutions qui s’intéressent à l’enseignement des mathématiques. Les 22 éditoriaux qui ont été publiés depuis (voir les archives de « la parole à ») donnent une idée de cet échange : ont pris la parole les responsables des associations (APMEP, Sésamath) ou sociétés savantes (ARDM, SMF, ERME), des IREM, de la CREM, des revues (Petit x, RDM, Repères-IREM), des sites (CultureMATH) et d’organisations internationales (ICMI par exemple).

Le site avait ainsi pour ambition de contribuer, à travers cet échange, à discuter, avec les professionnels de l’éducation sur les questions posées à l’enseignement et à la recherche sur cet enseignement. La rubrique « En débat » témoigne de cette volonté : parcourir cette rubrique permet de retrouver la plupart des questions vives rencontrées sur ce terrain depuis trois ans : la réforme des programmes de l’école primaire, l’épreuve pratique au baccalauréat, la perspective d’un socle commun à l’université, tout récemment la réforme du recrutement des enseignants. Ce sont aussi des questions moins liées à l’actualité qui ont été abordées, comme la notion de compétences ou les retombées de la recherche sur l’enseignement ordinaire. La diversité des contributions à ces débats est aussi une marque d’identité du site : diversité des statuts (enseignants, formateurs, responsables institutionnels, chercheurs), et diversité des domaines (mathématiques et autres sciences, didactique des mathématiques, histoire et épistémologie).

Deuxième objectif du site, favoriser une synergie entre les recherches sur l’enseignement des mathématiques menées à l’INRP, ou en partenariat avec l’INRP. C’est l’objectif de la rubrique « partenariat », qui, chaque année, rassemble les présentations de toutes les équipes liées à l’institut, présente leur problématique, des éléments de méthodologie et l’avancée de leurs travaux. Chaque équipe dispose aussi, « derrière » les pages publiques, d’un espace de travail accessible à ses membres. Au-delà d’une simple succession de présentations, le site propose aussi des interrogations croisées entre les équipes, à l’occasion de la préparation des journées mathématiques annuelles de l’INRP, qui donnent lieu à des actes en ligne. Parcourir cette rubrique montre la variété, et la complémentarité, de ces recherches.

Sur ces trois volets, développement des échanges dans et entre les communautés concernées par l’enseignement des mathématiques, présentation et croisement des recherches, proposition de ressources pour les acteurs de l’enseignement, le site aurait-il atteint ses objectifs ? Le panorama que l’on vient de présenter met en évidence un certain nombre de réussites ; on peut considérer que l’évolution du nombre de pages consultées (en moyenne mensuelle : 10000 en 2006, 20000 en 2007, 35000 en 2008) traduit aussi un développement positif du site.

Mais faire un bilan utile, c’est aussi pointer les faiblesses d’un dispositif. Pour le site EducMath, on peut sans doute relever deux échecs relatifs :

• l’interactivité, la participation des utilisateurs à la vie du site : il suffit de consulter les forums pour réaliser que leur fréquentation est faible, il suffit de parcourir les notes de lecture pour se rendre compte qu’elles sont peu nombreuses. On le sait, les potentialités des outils de communication ne s’actualisent pas toujours… Une réflexion doit se faire, en relation avec le comité scientifique, pour améliorer cet aspect essentiel de la vie du site. Des solutions techniques peuvent être envisagées (utiliser des blogs, permettant des interventions plus informelles que les forums, développer une bibliographie collaborative, permettant des apports plus rapides qu’une note de lecture nécessairement plus construite), mais c’est sans doute une réflexion de fond qu’il s’agit de mener sur le développement d’une communauté d’utilisateurs du site, qui le considère comme un bien commun : pour le faire sien, il faut y mettre du sien… et réciproquement !
• le développement des aspects internationaux du site : la langue constitue certes un obstacle majeur, mais nous avions convenu, dès l’ouverture du site, que des contributions en anglais ou en espagnol étaient possibles. De ce point de vue, il faut bien reconnaître aussi un échec relatif, le site restant principalement alimenté par les communautés scientifiques françaises. Un effort important et soutenu doit être fait, en relation avec les projets européens dans lesquels les équipes INRP sont impliquées (par exemple Inter2Geo), en relation avec les professeurs invités (en février Hassane Squali, de l’université de Sherbrooke, Québec) et les accords de coopération internationaux (à partir du 1 janvier, par exemple, un accord CAPES-COFECUB avec deux universités brésiliennes).