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Gattuso

Dernière modification 06/01/2009 16:44

Linda Gattuso, 1992, Fait-on ce qu'on pense quand on enseigne des mathématiques ?

Thèse soutenue en décembre 1992 à l'Université de Montréal

 

Jury

Gisèle LEMOYNE

Ewa PUCHALSKA

Sophie RENE DE COTRET

Anna SIERPINSKA

Hermann PAQUETTE

Présidente du jury

Directrice de thèse

Examinatrice

Examinatrice extérieure

Examinateur

 

Mots clés

Mathématiques - Etude et enseignement - Conceptions personnelles

 

Publications

Thèse en format pdf à télécharger ici

Articles en relation avec ce travail :

  • Bednarz, N., Baribeau, C., Blouin, P., Gattuso, L., Lebrun, M., Lebuis, P. (1999), Que pensent les futurs enseignants de leur future profession?  In C.Gohier, N.Bednarz, L.Gaudreau, R.Pallascio, G.Parent (eds.), L'enseignant professionnel. Presses de l'université du Québec.77-118.

  • Gattuso, L. Mailloux, N. (1994), Conceptions about Mathematics Teaching of Pre-service Elementary and High-School Teachers"  In João Pedro da Ponte & João Filipe Matos (eds.), Proceedings of the Eighteenth International Conference for the Psychology of Mathematics Education.  Lisbon: University of Lisbon.  392 399.

  • Gattuso, L. (1994), What happens when robots have feelings. In S.Lerman (ed.), Cultural Perspectives on the Mathematic Classroom, Kluwer, Dordrecht, Holland, (1994).

Résumé

De nombreux chercheurs (Clark et Peterson, 1985; Ernest, 1989) affirment que les conceptions des enseignants à propos de l'enseignement de leur discipline influencent grandement leur pratique en classe. Par ailleurs, des divergences sont quelquefois observées entre les conceptions déclarées par l'enseignant et sa propre pratique d'enseignement (Thompson, 1984; Cooney, 1983). Des chercheurs (Kaplan, 1991; Copa, Sandmann, 1987; Thompson, 1984) s'entendent pour dire que la réflexion d'un enseignant sur son enseignement peut l'amener à améliorer la cohérence entre ses conceptions et sa pratique.Cependant, l'organisation de cette réflexion n'est pas toujours facile.

Préoccupée par ce problème, nous nous sommes fixé comme objectif de la présente recherche d'élaborer un modèle d'autoanalyse de l'enseignement à l'usage des enseignants de mathématiques, qui leur permettrait de prendre conscience de leurs conceptions et d'observer leur pratique en vue de juger de la cohérence entre leurs conceptions et leur pratique.

Afin de réaliser notre objectif, nous avons entrepris, en première étape, une autoanalyse de notre propre pratique d'enseignement par rapport à nos conceptions concernant l'enseignement des mathématiques. Lors de cette étude, nous avons d'abord cherché à répondre aux deux questions suivantes :

  • Jusqu'à quel point la pratique reflète-t-elle les conceptions exprimées au départ à propos des mathématiques comme discipline, de l'apprentissage et de l'enseignement de cette matière ?
  • Comment expliquer les écarts, les divergences entre les conceptions exprimées et la pratique ?

Par la suite, nous avons pu répondre à une troisième question se rapportant directement à notre objectif :

  • Quels moyens peut-on suggérer aux enseignants pour organiser leur réflexion sur leur pratique à partir de leurs conceptions préétablies ?

Sujet et chercheure à la fois, nous avons dû élaborer avec soin notre approche méthodologique afin d'assurer le maximum d'objectivité dans la cueillette des données et le maximum de transparence dans leur analyse, forcément subjective. Remarquons, d'ailleurs, que la subjectivité évidente de l'autoanalyse est, en même temps, un avantage, car elle permet d'éviter des divergences dans l'interprétation des conceptions qui peuvent autrement survenir entre le chercheur et l'enseignant-sujet.

Nous avons décrit nos conceptions concernant les mathématiques, leur apprentissage et leur enseignement, à partir de nos publications préalables à l'expérimentation (Gattuso, Lacasse, 1986, 1989).

Après avoir examiné les moyens employés dans diverses expériences déjà tentées en formation des maîtres, en perfectionnement ou encore en recherche (Adelman et Walker, 1972: voir Stenhouse, 1975; Bromme et Brophy, 1986; Holly, 1989; Stenhouse, 1975; Waxman, B., Zelman, S., 1987), nous avons choisi d'utiliser l'enregistrement sonore et le journal de bord rédigé tout au long de l'expérimentation qui s'est déroulée dans deux groupes-classes pendant toute une session.

Les données recueillies, soit 48 heures d'enregistrement et 200 pages de journal, ont été analysées en vue de dégager la correspondance entre, d'une part, les événements et les comportements observés et, d'autre part, les conceptions identifiées précédemment. Les cas de concordances et de discordances ainsi que les cas problématiques ont été relevés. Pour valider cette partie du travail, une autre chercheure a repris parallèlement cette étape à partir d'une partie des enregistrements et du journal de bord, en utilisant le même instrument d'analyse.

Les résultats ont montré qu'il y avait une bonne cohérence entre nos conceptions et la pratique et que les causes des discordances étaient dues à des obstacles de deux types, exogène et endogène. Certains obstacles à l'application des conceptions dépendent de l'organisation scolaire, du matériel didactique des contenus mathématiques et des élèves: ce sont les obstacles exogènes. Les obstacles endogènes proviennent de certaines conceptions qui, dans des situations particulières, peuvent se révéler conflictuelles, ainsi que de l'enseignant lui-même, de son humeur, de son état d'esprit, etc.

L'autoanalyse telle que nous l'avons expérimentée s'est révélée, non seulement réalisable mais aussi très profitable pour notre pratique d'enseignement en provoquant une perception et une compréhension accrues des phénomènes en jeu. À partir de cette expérience et après une analyse critique approfondie de la démarche utilisée, nous avons pu réaliser notre objectif, c'est-à-dire ébaucher un modèle d'autoanalyse de la pratique de l'enseignement à l'usage des enseignants de mathématiques.

Cette recherche apporte de nouveaux éléments tant par sa méthodologie que par ses résultats. La méthode utilisée est originale et laisse entrevoir de nouvelles voies pour les recherches en éducation. Les résultats, sans prétendre qu'ils soient généralisables, éclairent plus précisément les liens entre les conceptions d'un enseignant et sa pratique tout en mettant en évidence certains obstacles entravant parfois la réalisation des conceptions. Le modèle d'autoanalyse proposé peut aider les enseignants intéressés à s'engager dans un processus de réflexion sur leurs conceptions et leur pratique, ce qui peut éventuellement amener une meilleure cohérence entre les conceptions et les actes professionnels posés.

 

 

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